L’élu écologiste de Vannes (Morbihan), Christian Le Moigne, démissionne de son mandat à Golfe du Morbihan-Vannes Agglomération. Une collectivité dont il critique l’évolution, l’absence de débat…
Christian Le Moigne démissionne de son mandat d’élu communautaire. | OUEST-FRANCE
« Conseiller communautaire depuis 15 ans, je ne me retrouve plus dans ce schéma où toutes les décisions sont prises en bureau des maires et où le collectif de la gauche sociale et écologiste n’existe plus, ne s’oppose plus là où il devrait. J’en tire donc les conséquences en démissionnant de mon mandat de conseiller communautaire. » C’est par un communiqué que Christian Le Moigne a annoncé ce jeudi 12 janvier 2023 sa décision de démissionner de son mandat à Golfe du Morbihan-Vannes agglomération.
Une décision qu’il annonce comme longuement mûrie. « Je ne souhaite pas cautionner plus longtemps ce fonctionnement. Je poursuis cependant mon mandat de conseiller municipal à Vannes au sein du groupe « Libérons les énergies vannetaises ! » qui pratique une méthode collective et coopérative et porte fidèlement les valeurs démocratiques, sociales et écologiques. »
« Conseiller de base, on ne sert à rien »
L’élu écologiste vannetais refait l’histoire de la collectivité et ses évolutions qui, à ses yeux, l’ont amené à prendre cette décision. Et il a la dent dure. « La communauté d’agglomération de Vannes fonctionnait, depuis 2008, avec différentes sensibilités politiques. Elles ont ainsi pu se faire entendre, avec un projet politique de territoire porté par une majorité et une opposition constituée. Les élus de la gauche sociale et écologiste ont toujours été clairs sur leurs objectifs et leur projet. Ils ont toujours désigné un candidat pour les représenter lors des élections à la présidence de la communauté d’agglo. Jusqu’en 2020. Lors de la dernière élection, les élus de gauche ont choisi de ne pas présenter de candidat et de voter pour le représentant de la droite libérale et conservatrice. Trois conséquences découlent de ce choix :
1. La communauté d’agglomération est ainsi redevenue un syndicat de communes, c’est-à-dire l’addition des communes qui la composent, dans le meilleur des cas. Au pire, c’est une amicale des maires qui négocient sur la base des seuls intérêts municipaux. Ce n’est plus une instance où les élus débattent d’un projet politique de nature communautaire mais un lieu où s’additionnent les projets locaux.
2. Quand on est conseiller communautaire de base, on ne sert à rien. C’est le bureau des maires qui décide de tout, les commissions ne sont que des chambres d’enregistrements.
3. En participant à l’exécutif, la gauche a pu se placer à des postes à responsabilité mais elle est ainsi devenue co-gestionnaire d’un programme de facture libérale et conservatrice, dont on sait que la préoccupation première n’est ni écologique, ni sociale. »
Ouest-France : Publié le 12/01/2023 à 11h03 par Patrick CROGUENNEC.