Il s’agit là d’un bordereau qui porte sur un projet de convention pour la réalisation d’ouvrages pour le compte de GMVA. Le fond du projet, lorsqu’il sera présenté, fera l’objet d’un vote à l’agglomération.
Toutefois, ce projet de convention esquisse les grandes lignes du projet sur Vannes et nous pouvons déjà réagir sur ces grandes lignes. Vu toute la communication que vous aviez faite ces dernières semaines sur ce sujet, on pouvait s’attendre à une vraie prise en compte du problème du ralentissement des bus pris dans la circulation. Hélas, vu ce que l’on perçoit de votre projet, il semble que vous traitiez le problème à minima. Si on additionne tout, votre projet est de 1500 mètres sur 230 kilomètres de voirie !
Ça fait des années que nous demandons des couloirs de bus en site propre. Or, il n’y a eu que peu de réalisations jusqu’à présent : la rue Victor Hugo il y a 10 ans et un bout de voie en parallèle de la coronapiste. Le retard pris est de plus en plus flagrant. Vous nous avez toujours opposé que l’urbanisme et la configuration du réseau routier de la ville de Vannes ne s’y prêtait pas. Si cette remarque peut s’entendre pour le centre-ville, la ville de Vannes ne se limite pas à son intramuros.
Tout d’abord, vous nommez ce bordereau : création de voies. Il serait plus juste de parler d’aménagement de voies. Pour l’essentiel, vous proposez une utilisation de voies centrales existantes mais non utilisées. Vous supprimez des ilots centraux et des zébras afin d’y apposer une signalétique au sol. Si vous voulez vraiment créer des voies de bus en site propres, il va falloir que vous traciez des itinéraires à double sens, sur des distances autrement plus conséquentes.
Ce qui est surprenant, c’est que vous misez tout sur cette solution dit « axiale ». Vous n’utilisez qu’une technique, à savoir une voie centrale de la chaussée qui servira aux bus, dans les deux sens de la circulation. Il appartiendra aux chauffeurs de prendre ces tranches de chaussée que si la voie est libre. Les bus s’engageront à vue dans la voie axiale, mais il faudra rapidement se rabattre pour atteindre les arrêts de bus qui resteront sur les côtés. Cette solution ne peut que s’appliquer sur des courtes distances, bien inférieures à celles d’un boulevard. Sur une longue distance, on ne peut pas additionner tous ces petits tronçons avec insertion dans la circulation à chaque arrêt. Si on peut comprendre que ce soit une solution dans des espaces très contraints, par exemple dans la rue Thiers, cela ne se justifie pas sur des boulevards qui ont été conçus justement assez larges pour accueillir des solutions de site propre.
Les couloirs axiaux sont très peu développés ailleurs. Ils sont une réponse pour réduire le ralentissement des bus sur quelques difficultés, mais ils ne constituent pas une solution unique pour l’ensemble d’un territoire. Comment penser que ces quelques centaines de mètres apporteront une amélioration significative du réseau ? Ce ne peut être une solution pérenne car il vous faudra bien faire de vrais couloirs plus tard. Or, vu la saturation du réseau routier, c’est maintenant qu’il faut le faire.
Avec le tunnel de Kérino, vous avez créé un aspirateur à voiture, notamment boulevard de la Résistance. Il faut maintenant en assumer les conséquences et extraire les bus des embouteillages ainsi facilités. Le boulevard est saturé plusieurs heures par jour, une voix centrale sur 300 m est loin d’être suffisante. Quand on est prêt à mettre 90 millions dans un tunnel, il faut être prêt à financer les voies qui vont permettre de désengorger un trafic saturé ainsi créé.
Le développement des voies de bus en site propre que vous proposez n’est pas suffisant au regard des flux de circulation qui se développe.
Votre plan n’a pas d’ambition. C’est de la gestion à minima. Une fois de plus en matière de développement durable, Vannes n’est pas au rendez-vous. Nous nous abstiendrons sur ce vote.