Retour sur le 25 ème congrès du parti vert européen (PVE) à Istanbul (7 au 9 novembre 2014), Jocelyne le Boulicaut

L’espagnole Mar Garcia Sanz a été élue secrétaire générale par 54,4 % des voix, succédant à la néerlandaise Jacqueline Cremers, en poste depuis 2009. La question palestinienne et la guerre contre « l’État islamique » ont été centrales au cours des échanges, vu la proximité de la Turquie avec ces conflits. La question des réfugiés syriens dans ce pays est également très problématique. La Turquie accueille – ou tout au moins est traversée – par des milliers de réfugiés, sans que rien ne soit prévu pour eux.

Le Parti vert européen : organisation qui reste encore assez nébuleuse pour beaucoup à EÉLV. Et pourtant, quelle richesse de réflexion ! Comment construire une identité verte commune ? Que de compromis, de reculs, d’avancées !

Le PVE qui fête ses 10 ans cette année, ce sont 46 partis verts en Europe, au sein de l’Union européenne, certes, mais au-delà de ses frontières, une grande Europe des Verts.

Deux grands axes qui le caractérisent ont été rappelés :

« Nous voulons une société ouverte, démocratique, qui respecte les droits humains. Nous nous battons pour un autre développement qui promeut les énergies renouvelables, une agriculture respectueuse de l’environnement, des emplois verts. » (Monica Frassoni, coprésidente du PVE.).

Et aussi : « Nous voulons garantir la parole directe des citoyen-ne-s en Europe, tout en maintenant notre engagement de créer un espace politique européen commun qui permette la discussion des décisions importantes, dans les limites de débats nationaux, mais sur une scène européenne démocratique ouverte. ». (Reinhard Bütikofer, coprésident du PVE.)

 

La partition étant écrite, il s’agit de la mettre en musique et c’est à cela que servent les conseils du PVE qui se réunissent deux fois par an : 120 délégué-e-s officiel-le-s y ont un droit de vote et des militant-e- s des partis nationaux accompagnent les délégations. Le travail se fait au sein de réseaux permanents et de groupes de travail à durée de vie limitée.

Si les États membres proposent des résolutions concernant plus particulièrement leur pays, pour porter à la connaissance de toutes et de tous des problèmes particuliers les concernant, le comité du PVE (9 membres) propose des résolutions de dimension européenne lorsque la situation l’exige. Il en a été ainsi du conseil d’Istanbul où deux résolutions (Ukraine et Moyen Orient) ont mobilisé les délégué-e-s pour trois sessions d’amendements de plus de 6 heures ; ce qui est nécessaire quand parfois, beaucoup partent de positions diamétralement opposées. Comment arriver à une position commune quand l’un dénonce exclusivement le Hamas, mettant sur le même plan Hamas et Hezbollah, demandant le seul arrêt des attaques contre Israël, en ne critiquant que mollement la force « excessive » employée par Israël, alors que l’autre exige que l’on reconnaisse que la Palestine ne fait que se défendre contre une puissance occupante.

Le PVE fonctionne dans le compromis : jusqu’où aller pour pouvoir continuer de travailler ensemble ? Comment savoir quand l’un est allé aussi loin qu’il le pouvait et que l’autre ne peut pas revenir dans son pays en ayant voté quelque chose de contraire à la position votée nationalement au sein de son parti ? Et puis le PVE c’est aussi un formidable creuset d’idées nouvelles, de partage d’expériences, de campagnes électorales communes qui, petit à petit, conduisent le Parlement et les institutions européennes à reconnaître que, oui, les Verts existent en Europe et qu’ils sont prêts à gouverner l’UE.

 

Extrait du journal du PVE de décembre 2014 à télécharger

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Jocelyne Le Boulicaut, (Avenir Ecolo), déléguée au PVE, co-présidente du CPR Bretagne, memebre du groupe local EELV de Vannes.